[Death-shot] La dernière fois...

«Tant de souvenirs me remontaient à l'esprit. Des souvenirs que j'avais enfoui après ta disparition. Combien de temps cela faisait déjà? Une éternité selon moi. Pourtant, seulement quelques jours s'étaient écoulés mais c'était déjà trop. Comment est-ce arrivé?» (Nick Jonas)

La dernière fois…

[Nick’s POV]

Je me souviens de la dernière fois que je l'ai vue, que je l'ai touchée, que j'ai senti son doux parfum... Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était dans ma voiture. Je conduisais tranquillement. Il pleuvait comme aujourd'hui. J'avançais lentement pour ne pas avoir d'accident. On s'est arrêtés. J'ai pris sa main. La chaleur qu'elle dégageait me donna des frissons. Cela n'avait pas changé. J'étais toujours fou amoureux de d‘elle. Autant qu'au premier jour. Je n'avais pas pu m'empêcher de la regarder. Même si ce n'était qu'un regard en coin. A peine avais-je posé les yeux sur elle qu'il fallait avancer. Mais je n'arrivais plus à détacher mes yeux de son corps. Les conducteurs klaxonnaient mais je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais pas détacher mon regard de cette fille que j'aimais passionnément. Ce fut à ce moment que j'attendis sa voix.

_ Nick? Qu’est-ce que tu attends? Avance.
_ Hein? Ah, oui.

Et je redémarrais tranquillement sous les jurons des autres automobilistes qui étaient immobilisés par ma faute. J'eus juste le temps de passer que le feu repassa au rouge. Et les chauffards de m'injurier. J'avais vraiment cette fille dans la peau. Se doutait-elle de quelque chose? Je sentais son regard sur moi. Elle me scrutait, me dévorait des yeux. Je tentais de rester concentré sur la route. Katlyn bidouilla la radio pour essayer de trouver une station convenable. Mais rien n'y faisait. La pluie brouillait les ondes. Notant son irritation, je mis le doigt sur une cassette que je poussais dans le poste. Les premières notes d‘A little bit longer résonnèrent dans l‘habitacle. Nous adorions tous deux cette chanson que j‘avais composée. Katlyn et moi étions tous les deux malades et cette chanson était comme un hymne pour nous. Elle chantait. Lentement. Doucement. C'était un murmure presque inaudible. Mais tout à fait perceptible pour moi. Sa voix me charmait. Comment avais -pu être aussi idiot en l'abandonnant pour Miley? Elle m'avait manquée. Énormément. Mais sa rancune nous avait empêchés de nous revoir. Jusqu'à ce jour... Je me souviendrais toujours de ce qui s‘est passé ce jour là… Ça m’avait fait tellement mal de la voir dans cet état.

- Flash back -

Je tapais contre cette porte en bois depuis dix minutes déjà. Katlyn refusait catégoriquement de me répondre ou de m’ouvrir. Je savais que je lui avais fait du mal en choisissant Miley. Je lui avais brisé le cœur et ça, je ne me le pardonnerais jamais. Je n’étais pas sûr de ce que j’éprouvais réellement pour elle. Mais, maintenant, j’en étais sûr. C’était elle que j’aimais et que je voulais à mes côtés pour toujours. Je ne l’avais compris que trop tard. Quel imbécile j’avais été de la quitter comme ça sans lui donner d’explications, en lui disant juste que je m’excusais mais que c’était Miley que je choisissais. Elle l’avait très mal pris et s’était enfuie. Je m’en voulais de lui avoir fait autant de mal. Je voulais lui donner des explications. C’est pour ça que j’étais venu aujourd’hui. Je ne partirais pas avant d’avoir pu lui parler.

_ Katlyn! Je sais que tu m’entends! Ouvre-moi s’il te plait! Je ne bougerais pas d’ici avant de t’avoir parlé! Ne m’oblige pas à le faire à travers la porte!
_ …
_ Je t’en prie. Je… J’ai fait une connerie! Je n’aurais jamais du choisir Miley! C’est toi que j’aime! Tu m’entends?!
_ Il va la fermer l’amoureux transi?!
_ Ouvre-moi!!
_ Ouais, ouvre-lui qu’il se la ferme!

Il m’énervait à gueuler celui là! Bon, il est vrai que je n’étais pas très discret mais quand même! C’était pour une bonne cause, non? Et puis, c’était bizarre ce silence! D’habitude, elle m’aurait envoyé balader mais là, rien du tout. Pas un mot, pas un bruit. Je commençais à paniquer. Le voisin semblait content que je me sois tu. Ce silence ne me disait rien qui vaille. Quelque chose n’allait pas. Je posais une main tremblante sur la poignée de la porte et l’enclenchait. La porte était ouverte. Ce n’était pas normal. Je m’aventurais lentement dans l’appartement. Il était plongé dans le noir, ce qui ne fit que renforcer l’angoisse qui me tenaillait depuis que j’avais ouvert la porte. Je cherchais un interrupteur en tâtonnant sur le mur. Je finis par en dénicher un et appuyais dessus. Elle était là, étendue sur le canapé, les yeux clos. Je souris brièvement en la voyant. Je pensais qu’elle dormait mais, quand j’ai vu qu’elle ne respirait pas, je n’ai plus répondu de moi et j’ai tout fait pour lui sauver la vie. Je lui avais balancé toute la vérité, tout ce que je ressentais. Mes sentiments et mes émotions se mélangeaient sous mon crâne. Je crois que je n’ai jamais été aussi sûr de mes sentiments qu’à ce moment là alors que je faisais tout pour la sauver. Plus je m’efforçais de lui insuffler un souffle de vie, plus je sentais que sa vie s’échapper sous mes doigts. Je prononçais les mots que je voulais lui dire et ceux qu’elles voulaient entendre. Les secours que j’avais appelés ne tardèrent plus à arriver. Je l’avais sauvée de justesse. Depuis ce jour, j’étais restée à ses côtés, toujours là quand elle en avait besoin.

C’est-ce jour que j’avais appris qu’elle était malade. Je m’étais rendu compte que je ne lui avais pas rendu service en la faisant souffrir comme ça et que c’était sûrement la raison - selon moi - pour laquelle elle s’était sentie mal. A son réveil, elle m’avait souri. J’en avais conclu que soit elle avait entendu tout ce que je lui avais dit, soit elle m’était reconnaissante de lui avoir sauvée la vie. Ca pouvait même être les deux. Je n’en savais rien. La seule chose que j’avais retenu, c’était sa main dans la mienne, mes lèvres sur les siennes et surtout, les mots qu’elle a prononcés après.

Je n’ai jamais oublié ses mots. Je m’étais senti tellement bien après ça! C’était merveilleux. Elle ne m’avait rien dit de plus, n’avait pas évoqué l’affaire Miley. Je devais avouer que ça m’avait soulagé de ne plus entendre parler de cette erreur monumentale. J’étais resté longtemps allongé à côté d’elle à écouter son cœur battre comme la douce musique de mon bonheur.

- Fin -

Je percevais cette douce mélodie. Elle se distinguait de la pluie qui tombait en abondance ruisselant sur mon visage. J’ouvris les yeux. Pourquoi les avais-je fermés? Je ne m’en souvenais pas. J’avais mal partout. Quelque chose de chaud me coulait le long de la joue contrastant ainsi avec le froid de la pluie. Je voyais flou. Les questions se bousculaient dans ma tête. Que s’était passé? Qu’avais-je fait? Je me frottais les yeux et, quand j’y vis un peu plus clair, je regardais autour de moi. Ce fut là que je me souvins de ce qui s’était passé. On avait eu un accident. Un fou du volant nous pourchassait et, en tentant de lui échapper, j’avais manqué de vigilance et j’avais embouti la voiture qui arrivait en face. Je tournais les yeux vers Katlyn et mon cœur rata un battement. Elle était dans un sale état. Non mais qu’est-ce qui m’avait pris de rouler comme un abruti sur cette p*tain de chaussée glissante?! Je n’avais pas pu freiner à temps. Le choc était inévitable. J’avais tué quelqu’un, j’en étais sûr. Mais ce n’était pas de ma faute!! C’était celle de cet imbécile de fou furieux!! J’espérais qu’il soit mort en entrant en collision avec ma voiture. Avec des gestes minutieux, je me détachais et essayais de sortir de l‘habitacle. Il n’y avait rien à faire. Il fallait pourtant que je sorte de là et que je m’occupe de Katlyn! Je ne pouvais pas la laisser comme ça! Elle était en état de choc mais consciente. C’était déjà ça de gagné! Je posais l’une de mes mains ensanglantées sur son visage, comme pour la rassurer.

_ Tu m’entends?
_ …
_ Tiens le coup. Les secours vont arriver.
_ Nick…
_ Non, ne dis rien. On va s’en sortir.

Je voyais dans ses yeux combien elle avait peur et combien elle souffrait. Sentait-elle que sa fin était proche à cet instant? Je me le demandais encore. Elle tremblait. Tout au fond de moi s’est élevée une angoisse sourde. Je le savais. Elle ne survivrait pas à cet accident. J’avais tout fait pour qu’elle ne panique pas, qu’elle ne sache pas que c’était la fin. J’avais pris soin d’elle. J’avais attrapé ma veste et l’avais déposée sur ses épaules. Mon pare-brise était en miettes et nous étions trempés à cause de la pluie battante. Je reposais mes mains sur son visage. Elle avait froid. Était-ce la mort qui l’envahissait? Je n’en savais rien ou je ne voulais pas le savoir. J’avais peur de la perdre une nouvelle fois, de la perdre pour toujours. Il fallait que je lui dise combien je l’aimais avant qu’elle ne s’en aille. Alors, j’avais déposé mes lèvres sur les siennes. Je l’avais embrassée comme si c’était la dernière fois. Si passionnément qu'on en avait oublié le monde extérieur. Tout s'était évanoui. On n'entendait plus le vent, ni la pluie. On ne voyait plus la nuit. On ne sentait plus les douleurs. Nos souffrances, nos peines, nos larmes, nos peurs, nos coups de blues s'étaient tous évaporés au profit de ce qui serait notre dernier baiser. On avait tout oublié. Ils ne restaient plus que nous deux. On était sur notre nuage. On vivait à ce moment plus de passion qu'on en avait vécu depuis qu‘on était ensemble. Pourquoi fallait-il qu'il se passe quelque chose pour qu'on décide de dire à son prochain combien on l'aime? Pourquoi devait-il se passer quelque chose pour qu'on réalise combien on tient à sa vie, combien on tient à ses proches? Pourquoi sentais-je que ce serait la dernière fois que nous serions réunis? Quand je parvins enfin à détacher mes lèvres des siennes, l'illusion a tenu quelques minutes puis s'est évanouie aussi rapidement qu'elle était apparue. Elle allait mal. Vraiment très mal. C'était là que j'avais vu les secours qui nous regardaient. Ce baiser plein de passion les avait émus. Il l’avait ému elle aussi. Des larmes perlaient au coin de ses yeux et roulaient délicatement sur ses joues. Le contact de ces chaudes perles salées sur ma peau me firent frissonner.

_ Nick, … Je t’aime…

Elle avait prononcé ces mots dans un murmure quasiment inaudible dans le brouhaha ambiant. J’avais vu ses yeux se fermer. Dès lors, une sensation de vide m’avait envahi. C’étaient ses derniers mots et ils étaient pour moi. Et là, j’avais pété les plombs. Balançant un coup de pied dans la vitre conducteur, je la fis exploser et sortis de la voiture tandis que les secours s’occupaient de Katlyn. Ils la déposèrent sur une civière pour l’emmener d’urgence à l’hôpital le plus proche. Mais je savais. Je savais que c’était fini. Furieux, je m’étais trainé jusqu’à la voiture du fou furieux, l’avait attrapé par le col et l’avais tabassé jusqu’à ce que je me rende compte qu’il était mort. Bon débarras. L’adrénaline passée, je me sentis soudain très mal et très fatigué aussi. Le contrecoup de l’accident sans doute. Pour la première fois depuis que j’étais réveillé, je m’étais préoccupé de mon état et avait réalisé que j’étais blessé. Ce fut d’ailleurs ma dernière pensée consciente avant que je ne m’écroule sur le sol.

____________________

_ Je crois qu’il a bougé.
_ Nick, tu m’entends?
_ Laisse le se réveiller, Joe.

J’ouvris doucement les yeux et analysait le lieu où je me trouvais. Il faisait chaud mais l’air était aseptisé et puait le désinfectant. Pas de doute possible! J’étais à l’hôpital. Ma famille était là. Mon père, ma mère, Kevin, Joe et Frankie, ils étaient tous là. Kevin et Joe gardaient les yeux rivés sur le sol comme s’ils cherchaient à cacher quelque chose. Ma mère pleurait. Je ne saurais dire si c’était de soulagement ou de tristesse. Il me manquait quelqu’un. J’avais encore un espoir qu’elle soit là. C’est mon père qui se désigna pour m’annoncer la nouvelle. Il fit sortir les autres, craignant sans doute la réaction que j’aurais. Je devais avouer qu’il n’avait pas tort. C’était préférable.

_ Nick, je dois te parler.
_ A quel propos?

Je savais pertinemment de quoi il voulait me parler mais je préférais en être sûr. J’avais peur, très peur.

_ A propos de Katlyn.

J’avais raison. Encore une fois. Je caressais le doux espoir de la revoir un jour mais…

_ Est-ce qu’elle va bien? Je veux dire… Mieux?

Ma voix était hésitante, chevrotante.

_ Je suis désolé, Nick.
_ Pourquoi?
_ Elle… N’a pas survécu à cet accident.

Même si je m’en étais douté, cette révélation m’avait fait mal, très mal. J’avais fondu en larmes. En me prenant dans ses bras, il ajouta qu’elle était décédée avant d’arriver à l’hôpital et que les médecins n’avaient eu qu’à annoncer son décès. Il m’annonça aussi que le fou était un paparazzi et qu’il était mort sur le coup. De même que les occupants de l’autre voiture. J’avais tué deux parents. Leur petite fille avait survécu. C’était la seule, en dehors de moi, à s’en être sortie. Je me sentais horriblement coupable. C’était de ma faute tout ça. J’avais perdu la fille que j’aimais et j’avais tué deux personnes rendant leur petite fille orpheline. Je me sentais horriblement mal.

Quand j’étais sorti de l’hôpital, la seule chose que je souhaitais, c’était mourir pour la rejoindre mais, à chaque fois, Joe m’avait sauvé la mise. A croire qu’il avait été chargé de me surveiller! Après toutes ces vaines tentatives de suicide, mes parents m’envoyèrent chez un psy. Ils estimaient que je devais parler à quelqu’un de ce que je ressentais depuis cet accident. Ils espéraient surtout que ça m’aiderait et que j’arrêterais ces tentatives de suppression de moi-même. Ce fin limier de psy m’avait dit qu’il fallait que je trouve une autre raison de vivre. C’était comme s’il voulait que j’oublie Katlyn! Je lui avais clairement dit que si tel était le cas, il pouvait se mettre le doigt dans l’œil jusqu’au coude! Jamais je ne pourrais l’oublier! Il me répondit qu’il ne fallait pas que je l’oublie mais que je ne devais pas me foutre en l’air car ce n’était pas ce qu’elle voulait. Pff. Comme s’il pouvait savoir ce qu’elle voulait! Il fallait que je me trouve un combat qui me redonnait la joie de vivre. Mouais… J’y avais réfléchi pour lui faire plaisir à cet imbécile de psychologue qui croyait tout savoir. Le seul problème, c’était qu’il avait raison. Et le seul combat que je pouvais mener à bien pour apaiser ma culpabilité, c’était bien celui-là!

J’avais suivi les conseils de mon psy et j’avais mené un rude combat pour obtenir la garde de cette petite fille que j’avais privé de ses parents. J’avais du rendre des comptes et payé des dettes mais je n’avais jamais abandonné et j’avais gagné ce combat. J’avais obtenu la garde de cette petite fille. Elle avait un an quand elle a intégré la famille Jonas. Elle avait réussi à me rendre le sourire, celui que je lui réservais à elle, ce sourire sincère et heureux que j’avais tant de mal à faire apparaitre sur mes lèvres. J’étais de nouveau heureux. Au fond de moi, j’avais toujours cette douloureuse plaie due à son absence. Elle ne s’était jamais atténuée. Je n’avais jamais fréquenté d’autres filles après cet accident. J’en étais incapable…

«Tu sais, Katlyn, je pense à toi chaque jour qui passe. Je n’ai jamais cru aux esprits. Pourtant, je sais que le tien me suit dans ma vie quotidienne. Je sais que tu es là pour me soutenir et me dire de ne pas abandonner. Il m’arrive encore d’avoir envie de tout claquer et de te rejoindre mais la présence innocente d’Abby m’en dissuade. Elle est un peu comme toi. Elle m’empêche de faire des conneries et m’apporte cet amour si innocent qui manquait à ma vie depuis ton départ. Je sais que tu veuilles sur nous de là-haut. Je t‘aime encore. Est-ce que tu le vois?»